samedi 19 avril 2025

Blog 2024-2025, texte 7

 

Texte 7 (747 mots)

Couleur : noir : aspect positif : rigueur, sérieux, dignité, intégrité, puissance

Consigne : apaisement d'Alain, il se réconcilie avec lui-même et avec la vie


-Bonjour monsieur Brunin, entrez, je vous prie !

-Monsieur le Directeur ! Bonjour et désolé que vous ayez dû déplacer notre rendez-vous suite à une défaillance de ma part.

-Ne soyez pas désolé, la rareté de nos rencontres en fait une parenthèse isolée et inquiétante alors que je suis persuadé que nos échanges s'ils étaient renouvelés régulièrement n'en seraient que plus bénéfiques et productifs.

-Votre opinion m'honore. Croyez bien que je suis tout disposé à en faire la preuve si vous voulez bien m'instruire de votre requête.

-Dans ce lycée, comme partout ailleurs, notre jeunesse a fort à faire pour maintenir la tête hors de l'eau. Les problèmes d'absentéisme, de décrochage scolaire, drogue, dépression, harcèlement, identité de genre, violences physiques, psychologiques et sexuelles sont légion. Vous êtes bien placé pour le savoir, vous qui recevez nos étudiants dans le cadre des tests psychologiques. Pouvez-vous me dire si notre centre PMS possède les « outils » nécessaires pour répondre à ces problématiques ?

-Certes, notre centre fait de son mieux et nous communiquons et échangeons en fonction des spécificités conférées à chacun de nos rôles. Cependant, la charge administrative est fort lourde et notre présence sur le terrain est insuffisante. Heureusement, des liens se créent entre notre équipe et certains professeurs, surveillants scolaires et élèves. Des informations utiles remontent jusqu'à nous et Gilbert, notre assistant social, est un collaborateur efficace et consciencieux.

-Pensez-vous avoir besoin d'être davantage soutenu ?

-Un jour par semaine, nous disposons de deux stagiaires assistants sociaux de la Haute École en Hainaut, bacheliers des Sciences sociales. Gilbert est chef de stage pour l'une et je le suis pour l'autre, ce qui suppose également un certain suivi de notre part. C'est un métier en pénurie, faut-il le rappeler ?

-J'ai ouï dire, est-ce par hasard, qu'il y avait un problème de cohésion dans l'équipe...

-En effet, certains d'entre nous ont subi des avanies. Nous avons vécu une période de turbulences. Des bruits ont couru n'offrant aucun droit de réponse puisque les personnes incriminées n'en ont pas été ouvertement informées.

-C'est bien regrettable.

tout le moins, Monsieur le Directeur, vous en conviendrez, ce procédé est l'apanage de personnes dont les opinions ne sont pas susceptibles de changer d'un iota. Elles sont persuadées d'être dans leur droit. Et je soupçonne même qu'elles se considèrent comme des victimes. Toute justification ferait l'objet d'une interprétation défavorable. Dés lors, on ne peut qu'opposer le silence au silence afin de ne pas prendre le risque d'alimenter une campagne de dénigrement.

-Le silence est d'or et la parole, d'argent. Diriez-vous, monsieur Brunin, que l'équipe a été l'objet d'une cabale ?

-Ou bien, d'une forme d'omerta ? C'est possible. Sans doute usons-nous des mêmes armes. Personne n'est à l'abri d'une erreur, d'une confusion.

-Que l'on jette une sourde opprobre sur certains et que cela pèse et perturbe chacun, je n'en doute pas.

- Il faut rester vigilant car ces formes invisibles de harcèlement progressent dans tous les niveaux de la population. Aussi bien sur les réseaux sociaux que nos jeunes étudiants fréquentent massivement et assidûment que dans la réalité quotidienne des adultes, enseignants, parents... Enfin, le commun des mortels...

-Que proposez-vous ?

-Peut-être aurions-nous intérêt à ne pas cibler les cas particuliers mais, au contraire, à étudier une politique d'ouverture progressiste pour l'ensemble des intervenants. Une campagne d'information, le contraire d'une campagne de dénigrement, pour rendre visible et audible ce qui ne l'est pas encore.

-Comment pensez-vous réinstaller de la cohésion dans le groupe dont vous êtes le chef ?

-Rassurez-vous, Monsieur le Directeur ! Tout cela a été mis à plat. En ce qui me concerne, je n'ai eu de cesse que tout rentre dans l'ordre tant il m'importe de pouvoir continuer à me regarder dans mon miroir quand je passe la porte de mon appartement. Sans cela, je ne puis me détendre.

-Comme je vous comprends ! J'aimerais voir évoluer votre projet et je souhaite que vous me passiez un coup de fil d'ici quatre à six semaines afin que nous en discutions.


De retour au centre PMS, Alain, tout sourire, est accueilli chaleureusement par ses collègues. Il n'en revient pas. Tant de stress pour finalement passer un « test » remporté haut la main, hauts les cœurs ! Eux non plus n'en reviennent pas : quel bon vent, quel bon flair a incité le dirlo à s'intéresser de si près aux affaires du service, aux préoccupations professionnelles. On dirait un grand vent de renouveau. C'est le printemps, n'est-il pas ?

samedi 5 avril 2025

Texte 6

 


Texte 6

(rouge, Alain va être soutenu par quelqu'un ou quelque chose (un livre ou un document) qui l'aidera à résoudre son problème)


A-Cher Gilbert, je t'avais confié provisoirement la responsabilité du service lors de mon départ en  congé de maladie. Est-ce que ça s'est bien passé ?

G- Dans l'ensemble, oui ! Je me suis tout de même rendu compte qu'il n'est pas facile de gérer un groupe, si petit soit-il. Pas facile de débusquer les non-dits. Pas facile de faire taire cette satanée secrétaire.

A- Comme tu le sais, autrefois, Solange a été ma maîtresse et j'ai été soulagé quand j'ai enfin pris la décision de rompre. Elle peut souffler le chaud et le froid et, en l'espace d'une heure, te faire vivre un véritable ascenseur émotionnel. Tantôt elle me portait aux nues, tantôt elle me dénigrait ou m'opposait un silence tonitruant. Elle a l'art de mettre le doigt là où ça fait mal. Et puis, elle n'a pas sa langue en poche. Tout ça est aiguisé comme un poignard planté dans une plaie béante.

G-En ton absence, Martine en a fait les frais. Elle est plutôt bonne fille, elle s'en prend toujours plein la figure. Elle qui n'aime pas voir le sang couler. À se demander comment elle a choisi de devenir infirmière. C'est évidemment une métaphore.

A-Une victime née. Tantôt sauveuse, tantôt victime. Me voilà à nouveau pris au piège du jugement d'autrui !

G-C'est humain. On voit toujours mieux la paille... plutôt que la poutre...

A-Comme si je n'en n'avais pas assez pour ma pomme. D’ailleurs, toute cette semaine, je suis resté à ruminer, cloîtré chez moi. Dis-moi, Gilbert, la dernière fois que nous nous sommes vus ici-même, j'ai eu le sentiment que, loin de me comprendre, tu me faisais la morale. Ne disais-tu pas qu'au cours de tes études tu avais appris à écouter ?

G-Je suis désolé, Alain. Mais, si j'affirmais quoi que ce soit, c'était moi aussi que je voulais encourager à prendre un autre point de vue, à me dépasser, à croire en moi. J'ai toujours besoin de réaffirmer ma foi en l'homme pour m'en convaincre.

A-J'admets qu'il y a loin de la coupe aux lèvres. Nous nous voulons humanistes, nous voulons guider les autres et nous sommes juste des apprentis sorciers.

G-Quelles que soient nos connaissances en matière de psychologie, ça reste un acquis intellectuel avant d'être une expérimentation intégrée.

A-Mon miroir pourrait t'en dire plus que moi. Sur moi. Pour parler d'autre chose, dis-moi, où est-ce que je peux me procurer le manga que je te dois ? Celui-là ou un autre. C'est comme tu veux.

G-Tu me rembourseras le prochain que j'achèterai. Ne te dérange pas ; il y a plus pressé. Venons-en à cette convocation qui semble te stresser outre mesure !

A-Je n'osais pas y venir.

G-En retrouvant un petit livret dans ma bibliothèque, j'ai pensé que tu pourrais souhaiter y jeter un œil. Le voici ! Il a pour titre « L'épuisement » de Guillaume Wattier. Sa préface est de Bernard Fourez, psychiatre systémicien.

A-Pourquoi pas, mais es-tu en train de me dire que je suis sur la pente du burn-out ?

G-Je ne sais pas mais ça vaut peut-être le coup d'y réfléchir. L'auteur y indique quelques pistes pour en sortir. Il s'agit d'un petit ouvrage de vulgarisation très bien fait et, vu tes capacités et tes connaissances, tu trouveras très vite les solutions qui te conviennent.

A-Tu as probablement raison et je te remercie de l'intérêt que tu me portes.

G-Si tu veux, en complément, j'ai aussi un livre de Jacques Salomé et Sylvie Galland : « Si je m'écoutais... Je m'entendrais ». Il fait un peu moins de 350 pages et de temps en temps, j'en relis quelques passages et j'y trouve souvent des réponses à mes questions.

A-Je dois bien admettre que je panique de manière incompréhensible depuis cette convocation. Je n'ose même pas en parler à ma psy. Pourtant lors de ma dernière consultation, j'étais sorti confiant, presque euphorique, surtout grâce à une petite conversation révélatrice avec un jeune lecteur du Petit Prince. Cette instabilité émotionnelle est loin d'être une constante chez moi.

G-Alors, c'est vendu ? Je te passe les livres. Mais surtout, n'oublie pas de reprendre contact avec tes amis. Je peux te dire que tu leur as manqué, et à moi aussi. (700 mots)

jeudi 3 avril 2025

En remplacement de la fin du texte 4

 Tentative de rap sur suggestion de Jan


    Frères humains,

    Avec ma permission, sortez de votre torpeur

    C'est votre mission, recherchez le bonheur

    Votre droit, votre devoir et tous pouvoirs.

    Frères humains,

    De vous, rien ne m'étonne, tout me surprend.

    Votre intransigeance, je l'aime et la redoute

    Votre violence vous isole, j'en ai peur et je l'aime.


    Frères humains,

    Vouloir être unique vous anime, vous vide,

    Vous remplit, vous grandit,vous démesure,

  • Vous donne toute votre mesure.

    Refusez le mirage du bonheur éternel !

    Son immobilisme est sa mort même.

    Frères humains

    Ces instants privilégiés Insaisissables

  • Mobilisent votre énergie, décuplent vos forces,

  • Votre désir de vivre impérissable.

  •  

    Frères humains

    Notre sort commun se nomme solitude

    Nos différences, loin d'être un frein

    À la communication en sont le véhicule.

         Frères humains

    Que de nos solitudes juxtaposées

    Jaillisse pour un instant la certitude

    d'être reconnus, pleinement aimés

    Acceptés dans nos émotions authentiques.

     

    Frères humains

    La vie, un terrible accouchement de soi-même 

    En finissons-nous de couper le cordon ombilical

    À la poursuite de la liberté, de l'indépendance

  • De la pierre philosophale à la pierre tombale

    Frères humains

    Pourchassons sans fin les fées de l'enfance,

    Bonnes ou mauvaises, elles ne sont qu'illusions

    Où se combattent les esprits de destruction

    Et la force tranquille de l'amour universel.

     

    Frères humains

        Si vous le voulez bien, offrez

    La gentillesse non comme un poids

  • Ou une obligation. Faites ce choix

    Son absence nous meurtrit. Osez !

 

 

Texte final

  5ème Blog consacré à « Histoire baroque à trois mains » Avertissement aux lecteurs du blog 2024/2025 L'histoire a commencé bien ...